Félix Tshisekedi — Le seul maître à bord

Avec la chute de Vital Kamerhe, celui qui incarnait encore l’un des derniers témoins gênants de « l’alternance » a fini par céder. Le président Félix Tshisekedi, surnommé par ses partisans le Roi Soleil, confirme désormais son emprise totale.

Pas à pas, il a méthodiquement démantelé le système qui l’avait pourtant porté au pouvoir en 2018. Des proches collaborateurs aux figures du FCC de Joseph Kabila, jusque dans les rangs de l’armée et même au sein de la magistrature, tous ceux qui constituaient des pièces maîtresses de l’équation initiale ont été écartés.

De Genève à Nairobi, en passant par Kigali et jusqu’à Kingakati, les témoins et acteurs du fameux deal ont été effacés un à un : Joseph Kabila, l’artificier ; Corneille Nangaa, le maître d’œuvre électoral ; Vital Kamerhe, l’architecte du CACH ; Kalev Mutondo, négociateur en chef ; François Beya, premier « monsieur sécurité » ; Fortunat Biselele, son secrétaire particulier et confident lors des tractations ; Vidiye Tshimanga, son financier de 2018 ; Claude Ibalanky, stratège diplomatique auprès de Museveni et du M23 ; Deo Kadia, compagnon d’opposition et directeur de cabinet ; Jean-Marc Kabund, Azarias Ruberwa, Néhemie Mwilanya et Alexis Thambwe Mwamba, acteurs clés des négociations ; John Numbi, qu’il avait adoubé dans l’armée ; Delphin Kahimbi, maître du renseignement militaire ; les juges Benoît Lwamba, Noël Kilomba et Jean Ubulu, qui avaient validé sa victoire face à Fayulu ; Kikaya Bin Karubi et She Okitundu, artisans de son acceptation régionale ; Moïse Katumbi, levier de la chute du FCC et de la création de l’Union sacrée ; enfin, Dany Banza, son puissant « monsieur mines ».

La purge est presque totale. Reste une interrogation : qui sera le prochain sur la liste ?

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