RDC – Discours de l’Etat de la nation : Tshisekedi fustige la reprise des attaques rwandaises malgré les engagements pris à Washington

Lors de son discours sur l’état de la Nation ce lundi 8 décembre, le président Félix Tshisekedi a vivement dénoncé la poursuite des attaques menées par les forces rwandaises en territoire congolais, malgré l’entérinement récent des Accords de Washington, censés ouvrir une nouvelle ère de paix, de coopération régionale et de désescalade militaire dans la région des Grands Lacs.

« Malgré notre bonne foi, le Rwanda viole déjà ses engagements » a dit Félix-Antoine Tshisekedi.

Le chef de l’État a affirmé que « le Rwanda viole déjà ses engagements ». Selon lui, dès le lendemain de la signature des accords, des unités des Forces de défense du Rwanda auraient lancé et appuyé des attaques à l’arme lourde, notamment à l’aide d’artillerie et de mortiers, depuis la ville rwandaise de Bugarama, en totale contradiction avec les engagements diplomatiques pris à Washington.

Ces tirs auraient entraîné d’importants dégâts humains et matériels dans les localités de Kaziba, Katogota et Lubarika, au Sud-Kivu, provoquant de nouveaux déplacements massifs de populations civiles et rompant ainsi le cessez-le-feu prévu par les nouveaux arrangements diplomatiques.

Félix Tshisekedi a ensuite rappelé les quatre priorités majeures de la stratégie congolaise visant à restaurer la stabilité dans l’Est du pays, tout en insistant sur l’urgence de leur application :

-Le retrait total, immédiat et vérifiable de toutes les forces armées étrangères opérant en RDC, qu’elles soient officiellement déployées ou dissimulées derrière des groupes armés interposés tels que le M23.

-La coupure effective des circuits financiers et logistiques de la violence, notamment par l’éradication de l’exploitation illicite des ressources naturelles (or, coltan, cobalt) et de la contrebande transfrontalière qui alimente ces réseaux criminels.

-La protection renforcée des civils, en particulier des femmes, des enfants et des personnes déplacées, ainsi que la garantie d’un accès humanitaire sécurisé dans toutes les zones touchées par les violences persistantes.

-L’ancrage durable de la paix, grâce à une combinaison de fermeté sécuritaire, de développement local accéléré, de réformes structurelles et de mécanismes de réconciliation adaptés aux réalités et aux besoins de chaque communauté.

Par contre, le chef de l’état a tenu à souligner que cet accord des États-Unis, ne consacre aucune forme de partage de la souveraineté territoriale.

Un message ferme, prononcé dans un contexte où la situation sécuritaire reste extrêmement volatile dans l’Est de la RDC, malgré les espoirs suscités par la signature des Accords de Washington.

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