Le geste diplomatique de Félix Tshisekedi en direction de Paul Kagame suscite une forte levée de boucliers au sein de l’opposition congolaise. À peine 24 heures après son appel à la « paix des braves », de nombreux acteurs politiques dénoncent une démarche sans cohérence ni vision stratégique.
« Incohérence politique » et « ambiguïtés diplomatiques »
Claudel André Lubaya accuse le président de « versatilité » : « de la moindre escarmouche » à une main tendue « la plus inattendue ». Il critique ce qu’il nomme des « retournements ridicules », rappelant les positions du passé de Tshisekedi à l’égard du Rwanda.
Olivier Kamitatu, proche de Moïse Katumbi, qualifie quant à lui les paroles présidentielles de « mots vides » : pour lui, la paix véritable ne se décrète pas à travers des formules adressées à des puissances étrangères, mais par un dialogue inclusif entre Congolais, comme préconisé par la CENCO et l’Église du Christ au Congo (ECC).
Une opposition en quête de cohérence
La coalition Lamuka, par l’intermédiaire de son porte-parole Prince Epenge, s’interroge sur la démarche de Tshisekedi. Elle lui reproche de tendre la main à « un pyromane d’hier » tout en instillant des tensions avec ses propres compatriotes. Lamuka exige le retour urgent du chef de l’État pour engager une « paix des braves » avec la population congolaise.
Réponses du pouvoir : la paix comme choix assumé
Face à ces critiques, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, réaffirme que la paix est un choix clair du président depuis le début de son mandat.
Tina Salama, porte-parole de Tshisekedi, défend la démarche comme un « choix moral et politique clair » adressé au Rwanda. Elle précise que l’initiative s’inscrit dans la continuité de la stratégie diplomatique de la RDC, fondée sur le bon voisinage et la résolution pacifique des conflits.
