Ministre des Affaires étrangères de la RDC appelle au boycottage de « Visit Rwanda » par le PSG, Arsenal et le Bayern Munich

Dans un contexte de crise humanitaire sans précédent, la ministre des Affaires étrangères de la République Démocratique du Congo, Thérèse Kayikwamba Wagner, a pris une position ferme en appelant trois grands clubs de football européens le PSG, Arsenal et le Bayern Munich à cesser la promotion de la campagne « Visit Rwanda ». Cette demande intervient alors que la situation sécuritaire se détériore rapidement dans l’Est de la RDC, exacerbée par l’agression des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.

Les conséquences de ce conflit sont dramatiques, notamment à Goma, où des milliers de Congolais sont pris au piège dans une ville en proie à la violence et aux pénuries. Les habitants sont privés d’accès à la nourriture, à l’eau potable, et se retrouvent exposés à des risques de sécurité accrus. La ministre a souligné que des violations des droits humains, telles que des viols, des meurtres et des pillages, sont omniprésentes dans la région. La situation est d’autant plus préoccupante que les réfugiés fuient en masse, et la capacité d’assistance humanitaire est largement insuffisante pour répondre à l’ampleur des besoins.

Thérèse Kayikwamba Wagner n’a pas hésité à pointer du doigt la responsabilité des clubs européens dans la situation actuelle. Selon elle, les partenariats publicitaires et les parrainages liés à la campagne « Visit Rwanda », notamment ceux du PSG, d’Arsenal et du Bayern Munich, contribuent indirectement à la perpétuation de la souffrance humaine en RDC. Elle a en effet affirmé que ces accords de parrainage doivent être reconsidérés, car, selon elle, le Rwanda, en soutenant des groupes armés au Congo, est directement responsable de la misère humaine qui sévit dans le pays.

La position de la ministre congolaise se base sur la conviction que les clubs de football, en tant que marques influentes et figures publiques internationales, ont un rôle à jouer dans la promotion de la paix et de la justice dans le monde. En continuant de promouvoir « Visit Rwanda », ces clubs, souligne la ministre, deviennent de facto complices d’un régime qui, selon elle, aggrave la souffrance du peuple congolais.

« Votre sponsor est directement responsable de cette misère », a-t-elle affirmé dans un rapport adressé à l’ONU, ajoutant que si ces clubs ne prennent pas cette question en compte pour des raisons de conscience, ils devraient, par humanisme, rompre leurs accords afin de ne pas être perçus comme des soutiens au gouvernement rwandais dans ce conflit meurtrier.

Cette déclaration est intervenue dans un contexte où la communauté internationale semble tarder à prendre des mesures concrètes face aux souffrances des populations civiles en RDC. Alors que le conflit dans l’Est du pays dure depuis plusieurs mois, les Nations Unies et d’autres organismes internationaux ont exprimé leurs inquiétudes concernant la situation sécuritaire, mais les actions concrètes pour arrêter les violences restent limitées.

La ministre a insisté sur l’importance pour la communauté internationale, et notamment pour les acteurs privés comme les grands clubs de football, d’assumer leur rôle dans la défense des droits humains et dans la dénonciation des injustices qui frappent le peuple congolais. Ce message souligne une fois de plus la complexité du conflit et la nécessité pour tous les acteurs internationaux de prendre des positions claires et responsables.

L’appel de la ministre à boycotter « Visit Rwanda » s’inscrit dans une dynamique plus large de soutien au peuple congolais. Le pays a besoin d’une solidarité internationale forte, tant sur le plan diplomatique qu’humanitaire, pour mettre fin à l’agression du M23 et à l’ingérence du Rwanda. Dans ce cadre, la RDC attend des actions concrètes de la part des pays et organisations du monde entier, qui doivent se mobiliser pour soutenir ses efforts en faveur de la paix, de la sécurité et de la réconciliation.

Alors que la communauté internationale continue de suivre de près cette crise, l’attitude des grandes marques et des entreprises multinationales pourrait jouer un rôle clé dans l’avenir de la situation. Pour le moment, la RDC appelle à une prise de conscience collective et à des actions fortes pour mettre fin à l’agression et garantir le respect des droits de l’homme sur son territoire.

SHARE NOW