“Les élus s’en vont. Les aiglons s’en vont. Et les voilà qu’ils se préparent pour le prochain départ. Ils mangent la parole. Nous devons quitter la terre pour la maison céleste. Nous ferons un longue voyage à la fin de cet âge. La colère de Dieu arrive, traversons dans l’autre rive. Nous devons quitter la terre pour la nouvelle Jérusalem”. Couplet tiré de la chanson “les élus s’en vont” de la soeur Henriette Fuamba.
C’est de manière digne d’une chrétienne qui a combattu le bon combat de la foi, que la sœur Henriette Fuamba Obonga a traversé le rideau du temps. Figure emblématique de la musique gospel en République démocratique du Congo, cette fervente servante de Dieu s’est éteinte le 14 septembre courant à Kinshasa, à l’âge de 57 ans et a été portée en terre le 23 septembre 2022.
Très connue dès le début des années 2000 pour avoir produit deux albums anthologiques, à savoir, Aponi Ngai et Écoute Ô Israël. Dans ces opus, on y trouve des tubes cultes à succès tels que Brise, Sekele ya Motema, Goshen et autres. Pour avoir marqué et laissé ses empreintes indélébiles dans la Musique congolaise, la soeur Henriette Fuamba a sans nul doute une place importante dans le Panthéon du gospel congolais.
Nous n’aurons de cesse de souligner, qu’elle fait partie des chantres, qui ont donné une autre dimension, une orientation musicale de la musique au Message avec une texture vocalique hors pair. Elle était en elle-même un chef-d’œuvre, perfectionniste dans ses notes avec une signature unique et personnalisée.
Ses chansons sont d’une ouverture remarquable avec une perspective d’atteindre toutes les autres confessions. Le don était tellement bénissant jusqu’à recevoir des éloges de l’artiste profane, Fally Ipupa. En 2019, la chanson “Brise” a été reprise par une soeur pentecôtiste, Rhema Loseke et totalise à présent plus de 4 millions des vues sur Youtube. En 2006, elle faisait partie de quelques rares musiciens gospels invités au mariage du Président Joseph Kabila et Maman Olive Lembe.
La soeur Henriette Fuamba avait eu pratiquement le temps de transmettre le Message par ses chansons, lesquelles restent des indicateurs, des prières chantées, des références pour tout chrétien.
Convaincue puis concernée
Depuis sa conversion au Message, toute sa vie n’a été que sainteté. Elle était cette chantre d’appel à la construction de la stature de l’homme parfait. C’est tout d’abord son amour imperturbable et attachement sans faille au Message du Temps de la fin, prêché par le Prophète William M. Branham, qui l’ont permis d’épicer ses chansons.
Tout commence par son voyage à Bruxelles, en Belgique. La soeur Henriette Fuamba quitte la ville de Kinshasa pour rejoindre son mari, Monsieur Fuamba. C’est à Bruxelles, qu’elle rencontre son cousin Patrice, croyant du Message, considéré dans la famille comme “un initié au groupe de Branham”. En restant aux côtés de ce dernier, chargé de l’accompagner pour ses courses et lui faire connaître cette nouvelle ville, la soeur Henriette découvre une personne très intègre et craignant Dieu.
De fil en aiguille, son cousin Patrice lui présentera le Message du temps de la fin et lui remettra une brochure. Dès le premier jour à l’église, on lui prêchera un serment sur “l’enlèvement”. Convaincue que ce Message est la vérité, la soeur Henriette se décide de croire.
Pendant ce temps, elle devrait introduire son dossier à la préfecture du Pays-Bas afin d’obtenir ses documents. Pour ce faire, elle devrait insérer quelques faux soubassements notamment les mensonges d’un statut de réfugiée politique.
Pour avoir menti et désobéi à la voix divine, par le canal du Pasteur de l’église où elle avait cru, elle a été frappée par le Seigneur d’une maladie inconnue.
Au final, elle se décida de mettre sa vie en ordre en retournant à la préfecture pour rétablir la vérité.
De retour à Kinshasa, la Soeur Henriette va intégrer l’Assemblée Chrétienne de Righini dirigée par le Pasteur Baruti Kasongo. En 2015, elle quitte ACR et rejoint le Pasteur Kalumbu au Tabernacle des Élus. Quelques mois avant sa mort, elle a été conduite par le Seigneur à suivre les bandes.
Répertoire riche et varié
La soeur Henriette Fuamba laisse deux albums, Aponi Ngai et Écoute Ô Israël, et un autre en préparation qui sortira, sauf changement, à titre posthume.
Le répertoire de toutes ses chansons est une concaténation des thèmes qui parsèment la vie chrétienne d’un croyant. “Aponi Ngai”, ce titre qui exprime l’élection d’un homme par Dieu, “Sekele ya Motema” ce tube d’attachement, de fidélité à Dieu, “Goshen”, le titre qui indique Jésus-Christ comme le seul refuge, un abri devant chaque épreuve. Bien qu’on soit sous l’abri du Très-haut, la soeur Henriette rappelle que “ce chemin du ciel” est épineux et rocailleux. Par dessus tout, l’amour ineffable de Dieu nous contraint à suivre et sa vivre sa Parole d’où le titre “Ton amour”. Pour le perfectionnement du croyant, “Je me rends” est le mieux indiqué. C’est une prière d’abandon total à Jésus-Christ dont la demande est “Brise”, une chanson devenue hymne d’introspection, du confession et de consécration. Pour finir, “A toi” est le titre du renouvellement des voeux et de la foi.
©2022 Avec Gospelcross | Samuel MATONDO