Les deux prestations de la chanteuse Rebo Tchulo à Kisangani les 16 et 17 août dernier continuent de susciter la controverse. Placés sous le haut patronage du Gouverneur de la Tshopo, Paulin Lendongolia, ces événements – l’un public et gratuit, l’autre privé – avaient pour objectif de remercier le Président Félix Tshisekedi pour ses actions dans la province.
Une dépense jugée « hasardeuse »
Le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (Lucha) dénonce une « dissipation des fonds de la province ». Dans une correspondance adressée au président de l’Assemblée provinciale, la Lucha affirme que l’artiste aurait perçu un cachet avoisinant 150 millions FC. Pour ce mouvement, l’organisation de ces concerts traduit une mauvaise priorisation des dépenses publiques, alors que la population fait face à des problèmes pressants :
dégradation avancée des routes, insécurité persistante, manque d’eau et d’électricité.
La Lucha rappelle également que cette dépense n’était pas prévue dans le budget provincial validé par l’Assemblée, et interpelle les autorités sur « l’urgence » qui aurait justifié cette sortie extrabudgétaire.
Une interpellation de l’Assemblée provinciale
Face à ce qu’elle considère comme une « dilapidation des fonds », la Lucha appelle l’Assemblée provinciale à ouvrir une action parlementaire dès la rentrée. Elle souhaite que des conséquences politiques soient tirées de ce choix budgétaire contesté.
Deux shows, deux ambiances
Le premier concert, baptisé « Aksanti Fatshi », s’est tenu sur l’esplanade de la Poste et a rassemblé une foule nombreuse autour de Rebo Tchulo. Le second, plus restreint, a eu lieu en présence de membres du gouvernement provincial et d’invités triés sur le volet.
Cette affaire met en lumière la tension récurrente entre initiatives festives de prestige et attentes sociales urgentes dans une province en quête de solutions structurelles.
