Comment les chiffres ont détruit la musique ?

On ne parle que de ça, les chiffres du streaming, les vues YouTube, les ventes en première semaine, le nombre d’awards, etc…au point où, on en oublie d’apprécier la musique en elle même, retour sur une époque où les chiffres ont détruit la musique.

L’influence négative du Streaming

L’industrie Musicale actuelle qui est soeur de l’industrie Américaine, est celle qui fixe les règles. Donc aux États-Unis, 1250 écoutes audio d’une chanson (ou de plusieurs chansons combinées), correspondent à un album écoulé, par contre 3750 écoutes vidéo correspondent à un album écoulé.

Dans le but d’assurer au maximum que leurs albums seront streamés, les artistes sortent de plus en plus des albums avec plus de 20 chansons (Chris Brown, Maître Gims, etc…). Avant on trouvait au trop 15 chansons sur un album, aujourd’hui on a des albums de 30 à 40 chansons. Cette stratégie permet aux artistes de s’assurer que chacun trouve son compte dans le lot, et ceci, relègue au second plan la bonne musique au profit des ventes et des streaming.

La Révolution du « Vidéoclip » avec YouTube

« Thriller » de Michaël Jackson a révolutionné le clip, et toute la génération s’y identifiait sans prendre en compte les chiffres,
L’obsession du chiffre s’est étendue avec l’avènement de YouTube qui en plus de comptabiliser les vues, permet d’avoir des statistiques sur le nombre de « J’aime » et « Je n’aime pas ».

Nicki Minaj, Taylor Swift, BTS, Drake et plusieurs ont à maintes reprises planté le service de YouTube avec soit des clips colorés, chorégraphiés, métaphoriques, ou sexuels.

Les clips aux références particulières ont perdu de leur valeur, et on s’intéresse désormais à ce qui brille dans le seul but d’accumuler les Likes et les vues.

La disparition du concept d’album

L’album est en réalité un thème.
Il n’y a qu’à écouter  » BAD » de Michael Jackson, « Doo-wops and the Hooligans » de Bruno Mars, « Bien This Way » de Lady Gaga, « Teenage Dream » de Katy Perry, « The BluePrint 3 » de Jay-Z, ou « Lemonade » de Beyoncé, pour se rendre compte qu’un album est un thème et que toutes les chansons sont en accord avec le thème.

Aujourd’hui parcequ’on veut vendre, on prend une chanson ici, une autre là-bas, et on compile le tout pour en faire un album, tout en s’assurant que lesdites chansons, ont des références grand public, c’est-à-dire, avec des rythmes et sonorités très actuelles (la trap et le hip-hop pour notre époque par exemple).

Finie la bonne musique, fini le thème de l’album, on veut vendre et le chiffre contribue à dégrader la musique

La rentabilité avant tout !

Avec l’évolution sans précédente dans le domaine de la musique ainsi que les domaines connexes rattachés à la culture musicale, les entrepreneurs avisés ont vite compris comment il était important de généré des grosses sommes d’argent à travers la musique : ventes, promotions, prestations scéniques, placements de produits et autres.

Aujourd’hui l’une des raisons primordiales de la plupart des labels, le choix n’est pas hasardeux quand il s’agit de signer tel ou tel autre artiste. Tel des produits, les artistes sont choisis à la loupe sur base de leur audience de base et de ce qu’ils peuvent générer.

Lors d’une réunion organisée par Universal Music, Sony et d’autres Labels puissants à Ottawa, la capitale canadienne, l’un des représentants de Universal Music déclarait « qu’aujourd’hui, il est plus facile de signer un artiste qui a déjà une grande visibilité aux niveaux des médias sociaux et surtout de sa fan base en terme de rentabilité qu’il peut générer à l’entreprise »

Des propos qui expliquent clairement la vision et la direction à laquelle la musique prend actuellement forme.

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