
Le ministre congolais des Mines, Louis Watum Kabamba, a confirmé, le 3 novembre 2025, la prolongation du statut “rouge” sur un ensemble de sites miniers. Ces sites miniers Masisi Kalehe statut « rouge » sont situés dans les territoires de Masisi (Nord-Kivu) et de Kalehe (Sud-Kivu).
Cette mesure reconduit les restrictions en vigueur dans ces zones où l’instabilité sécuritaire empêche toute exploitation conforme aux normes nationales et internationales de traçabilité.
Un dispositif visant à sécuriser la chaîne d’approvisionnement minière
D’après le nouvel arrêté, ce maintien du statut “rouge” a pour objectif principal de protéger :
- les exploitants artisanaux,
- les encadreurs techniques,
- les négociants et commerçants miniers.
Il s’agit également de préserver l’intégrité de la chaîne d’approvisionnement congolaise. Cette intégrité est menacée par les risques de contamination des minerais issus de zones contrôlées par des groupes armés.
Le statut “rouge” implique une interdiction totale de toute activité minière. Cela inclut l’extraction, le transport, l’achat ou la vente des minerais provenant des sites concernés.
Un contexte sécuritaire encore très fragile
Dans ces territoires stratégiques du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, la situation reste alarmante :
Affrontements récurrents, déplacements massifs de populations, faible présence administrative et pressions des groupes armés continuent de compromettre la sécurisation des activités minières.
Ce climat instable rend impossible l’application des mécanismes de certification exigés. Cela concerne notamment ceux liés à la lutte contre les minerais de conflits.
Une levée conditionnée à une évaluation multisectorielle
Le ministère précise que la fin du statut “rouge” dépendra d’une évaluation conjointe menée avec :
- les services techniques du ministère,
- les autorités provinciales,
- les organisations partenaires engagées dans le suivi et la traçabilité de la production artisanale.
Cette démarche s’inscrit dans la stratégie du gouvernement visant à renforcer la gouvernance du secteur minier artisanal. Elle cible aussi la lutte contre l’exploitation illégale et la suppression des financements des réseaux armés opérant dans l’Est de la RDC.