Guy-Ramy Lonia : « La clé du développement de la Tshopo réside dans le changement de mentalité de la population, des dirigeants et l’auto-prise en charge » [INTERVIEW]

À la faveur d’une interview à bâton rompu avec la rédaction de Strong2kinmoov.com, le citoyen congolais et entrepreneur œuvrant dans l’éveil de la population de la Tshopo, Guy-Ramy Lonia, a livré la clé du développement de sa province.

« La clé du développement réside dans le changement de mentalité tant de la population que des dirigeants et l’auto-prise en charge. Ici, le changement de mentalité fait référence au quotidien des Tshopolais et Tshopolaises sur la prise en compte des enjeux de l’heure associé à la productivité », dit-il.

Àgé de 29 ans, Ramy nous a aussi confié la source de sa motivation dans son combat d’éveiller la conscience de la jeunesse Tshopolaise. Ce jeune homme d’affaires se veut très déterminé pour mettre tout en œuvre pour voler au secours des peuples. Entretien.

Selon votre biographie, après avoir obtenu votre diplôme d’État à Kisangani, vous êtes parti en Inde pour les études universitaires. Vous êtes aujourd’hui, un entrepreneur (homme d’affaires). Comment vous vous retrouvez à parler politique et sociale ?

De part ma personne, je suis natif de Kisangani, petit fils du notable Lonia Busubusu Katusi haut fonctionnaire de l’état. De part mon cursus chapeauté par un diplôme de Master en business administration de la prestigieuse université de Bangalore en Inde, après avoir fréquenté l’école Home Feyen en humanité où j’ai obtenu mon diplôme d’état en option Pédagogie générale, il s’est suivi d’une panoplie de formation en matière de l’ingénierie, informatique et gestion de masse qui s’est soldé par des multiples brevets.

Vous êtes reconnu comme étant féru des initiatives de développement et d’actions pour la paix et la sécurité. Qu’avez-vous fait pour mériter ses éloges ?

Ce qui préside ces actions ne sont que la constance de l’esprit avec une vision claire et persuasive basé sur la communication, la motivation et le travail en équipe.

Avant toute entreprise ou investissement je m’attèle à résolver cette équation de comment analyser et adapter ses méthodes de management aux enjeux actuels de mon environnement soit par souci extrême tel est le cas de ma province, j’adapte, improvise pour impérativement l’emporter. C’est certes la clé de mon succès par l’intégration.

Toujours proche de la communauté tshopolaise, recevoir ces genres d’éloges vous fais quoi concrètement ?

D’emblée je dirais un sentiment d’appartenance. Donc, je me vois chez moi et entre les miens. Loin d’un sentiment d’extravagance ou de bouffissure, la Tshopo est mon terroir ; celle qui m’a vu naître et m’a propulsé au sphère où je me trouve à qui je dois le meilleur de moi.


J’aimerais aussi dire que la notoriété que contient ma personne n’est pas le fruit des soutiens entrepris mais de l’apport idéologique et créateur touchant toute les couches de la société Tshopolaise. Comme l’a dit le pape Jean Paul II, “l’appartenance à la famille confère à toute personne une sorte de citoyenneté lui donnant des droits et devoirs étant uni par une communauté d’origine et de destiné suprême”.

Quels sont vos projets d’avenir ?

Les projets d’avenir sont multiples et d’envergure avec un peu de motivation, nous y arriverons. Surtout ceux ayant trait au social qui pourraient amener à faire quitter bon nombre de la précarité et en faire hériter aux générations futures.

Je note déjà l’encadrement des peuples riverains en les outillant et les communautés enclavé par l’aménagement des desserts agricoles pour une autosuffisance ; et d’autres domaines industriels suivront selon un rythme adapté.

Selon vous, quel est la clé du développement de la province de la Tshopo ?

La clé du développement réside dans le changement de mentalité tant de la population que des dirigeants et l’auto-prise en charge. Ici, le changement de mentalité fait référence au quotidien des Tshopolais et Tshopolaises sur la prise en compte des enjeux de l’heure associé à la productivité. Il est impérieux de comprendre que le sous développement est une maladie que seules les Dirigeants et les dirigés chacun selon ses capacités peuvent guérir.

Et l’auto-prise charge nous ramène à l’idée sur laquelle la vraie liberté consiste en acceptant le manque et les limites, à devenir soi, différencié psychologiquement autonome, c’est à dire la bonne distance de la pulsion, de l’idéal et des normes collectives…

La Tshopo est très riche en diversité culturelle et touristique. Pensez-vous que si les autorités s’investissent dans ces deux secteurs, cette province va rayonner ?

Certainement ! Je vous dirai que dans certains pays, le tourisme rapporte plus sur le plan économique. Il y a belle lurette, rien que pour visiter les chutes Wagenia les gens quittaient l’Europe mais aujourd’hui abandonné à son triste sort.

Ceci ne va dire que le tourisme est le socle du développement de la Tshopo mais un des éléments moteurs. La culture offre le moyen de s’exprimer par sa créativité, de forger son identité et préserver le sentiment d’appartenance à une communauté. Elle est une expérience de divertissement, de loisirs, d’appartenance et d’échange que tout le monde aimerait vivre, mais fort de l’influence occidentale nous avons perdue ce prestige. Il sied de réveiller ces sculpteurs qui logeaient la commune de la Tshopo et les danseurs traditionnels pour se rendre compte de ce prestige oublié.

Dans plusieurs de vos allocutions, vous demandé aux jeunes d’êtres éveillés face aux discours des politiques. Pensez-vous que la jeunesse congolaise est distraite ?

Dire qu’elle est distraite serait trop fort de ma part. J’en ai même fait allusion à une de vos questions précédentes. Il s’agit d’un éveil de conscience qui se traduit à une prise en charge collective dont je vais parti. Vous et moi connaissons trop bien l’histoire du « corbeau et le renard », peut-être que vous en savez mieux que moi.

La politique est un concept polysémique, tout dépend de son employeur et de son récipiendaire. Mon rôle n’intervient que lorsqu’une frange de la jeunesse se verse dans la manipulation de certains politique en échange d’une poignée et nous déplorons avec fermeté car les retombés sont catastrophique.

Le jour de votre anniversaire, le 20 juin 2022. Vous avez écrit un long message. Dans ce texte une phrase m’a tiqué « Le Congo est malade ». Que voulez-vous dire exactement ?

« Le Congo est malade, il lui faut une thérapie de choc ». Pour ne pas incriminer des personnes ou acteurs principaux, nous considérons le Congo comme étant un corps constituant un système dont les éléments sont en interconnexion et la cessation du fonctionnement de l’un entraîne le déséquilibre ou arrêt complet du système (le système cesse d’être système).

La situation actuelle du Congo ne laisserait personne indifférent sinon complice d’autant plus que le fonctionnement des organisations est devenu plus compliquée qu’il ne faudrait pas d’outil pour analyser et conclure ainsi. Ce pays est devenu un terrain de tension, de concurrence déloyale, de rapports des forces qui ne disent pas son nom.

Normalement, le gouvernement qui gère le pays est un lieu d’organisation de pouvoirs, composé d’acteurs et agents avec des positionnements et convictions politiques différentes qui se convergent sur la gouvernance mais n’arrivent pas à conduire à bon port la destinée de ces milliers de populations. Tous ces constats ont amené à plusieurs réflexions sur l’organisation comme problème majeur nécessitant une prise de conscience collective.

Prenant la parole au nom des jeunes tshopolais, quel message adressez-vous à Madeleine Nikomba, gouverneure de cette province ?

Je pense que mon message ne sortira pas de l’extra ordinaire. Place au travail. Place à la matérialisation. Nous voulons d’elle un leadership convainquant capable de relever le défi de la bonne gouvernance afin de nous permettre de placer notre confiance en elle en dehors des clivages.

Un mot de la fin.

Que vive la jeunesse consciente. Que vive la Tshopo émergente. Que vive un Congo nouveau.

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