Burna Boy et Master KG certifiés en France, le SNEP envisage revoir ses règles

La semaine dernière s’est clôturée en or sur le sol français pour la star nigériane Burna Boy et le surprenant musicien et producteur de disques sud-africain Master KG. Mais également en querelle entre le Syndicat National de l’Edition Phonographique (SNEP) avec le rappeur français Vald qui a déboulé sur une mise à jour des règles de comptage. Strong2kin Moov vous en parle dans les lignes qui suivent.

Tél qu’il est coutumier pour les mélomanes qui aiment bien se me mettre au parfum sur les chiffres hebdomadaires de vente de disques, le vendredi 11 dernier, le SNEP a rendu public la liste des albums et singles qui ont performé en termes de ventes sur le marché discographique français. Ayant rempli les critères (50k) pour une certification dans la catégorie « Or », les albums « Jérusalema » et « African Giant » ont été officiellement certifiés disque d’or.

« Jérusalema » et « African Giant », deux opus gourmands qui veulent tout rafler

Déjà primé à mainte reprises, le célèbre musicien sud-africain Master KG vient de recevoir une nouvelle récompense considérable à placer dans sa vitrine déjà garnie. Cette fois-ci c’est autour du SNEP de faire les comptes avec les nombres d’albums vendus et de lui décerner le disque d’or soit un équivalent de + 50 000 en ventes après deux années sur le marché des disques pour l’album « Jérusalema ».

Et si la chanson « Jérusalema » a été un titre à polémique entre le label sud-africain Open Mic Productions et l’interprète Nomcebo Zikode, cela n’a pas du tout empêché ce célèbre compositeur d’être récompensé dans plusieurs régions de la planète avec 2x platines en Italie, 1x platine en Belgique, 1x platine en France et deux disques d’or respectivement en Espagne et au Portugal…Le clip lui a été visualisé plus de 400M de fois sur la vidéothèque YouTube.

Burna Boy lui qui sortait son 4e album studio «African Giant» le 26 juillet 2019 qui par la suite lui a valu plusieurs tournées et certifications dans le globe terrestre entre 2020 et 2021a également reçu sa certification en Paname. Le Géant Africain qui a réussi a mettre tout le monde d’accord sur sa musique de la en alignant les plus prestigieux projets et des featurings 5 étoiles vient de recevoir à son tour son disque d’or cette semaine de la part du SNEP.

Vald s’agace, le SNEP s’explique et envisage de revoir ses règles de comptage

Cependant, il y a eu un malentendu entre le Syndicat Nationale de l’Edition Phonographique et le rappeur français Vald le vendredi 11 février. Qu’est-ce qui s’est réellement passé ?

En fait, dans les bacs depuis le 4 février, l’album « V » de Vald a réalisé un démarrage impressionnant. Il s’est écoulé à 51265 en seulement trois jours et a empoché son disque d’or. Une semaine plus tard, le rappeur et ses fans attendaient impatiemment de voir les résultats « Top Albums », la messe des chiffres dite et publiée habituellement par le SNEP chaque vendredi aux environs de midi.

Mais ce jour là, ce n’était pas le cas. Les résultats ont été disponibles que le soir, vers 19 heures, un délai qui n’avait pas fait sourire Vald qui était évidemment en tête avec 74.093 exemplaires écoulé en l’espace de 7 jours, les chiffres de streaming et téléchargement pris en compte.

Agacé, l’interprète de « Journal Perso 2 » n’avait pas eu des mots doux à l’endroit dudit Syndicat. D’après le rappeur, le Syndicat nationale de l’édition phonographique aurait subi les pressions d’un des géants de l’industrie musicale (certaines sources citent Universal music) : « Qu’ils b*isent leurs grosses daronnes », s’était-il sur la toile demandant aux membres du Syndicat de daigner faire leur travail. Il avait également lancé le hashtag « Libérez les chiffres du V ». Soulignons que ce dernier évolue en « indé »
et édite ses œuvres sur son propre label « Echelon Records ».

De l’autre côté, Bertrand Burgalat, président du Snep, a donné une interview au quotidien français « Le Parisien » où il a expliqué les raisons à la base de ce retard. Selon lui, ce désagrément était du à un défaut de comptage et au doute suscité par les chiffres provenant de la société qui gère le e-commerce de l’album de Vald.

« Évidemment, nous n’avons rien contre Vald. Au cours de la semaine, nous avons été prévenus que le comptage, par la société qui gère le e-commerce de son album, n’avait pas respecté les règles. Une bonne partie des ventes physiques étaient réalisées dans un box réunissant 5 versions CD du même album, et il a été demandé de faire un comptage manuel de chaque disque, ce qui est contraire à nos règles. Nous avons donc eu des doutes légitimes sur ces chiffres. Si nous n’avions pas eu ces doutes, c’est la légitimité même de notre travail qui serait en jeu.

On traite de la même façon toutes les structures. Nous avons étudié la situation et, dans tous les cas, Vald restait numéro 1 du Top, et le Top 10 était inchangé, le Snep a donc décidé de publier le classement » avait-il expliqué dans les colonnes du quotidien.

Le président du Snep s’était également défendu de tout réseau d’influence au sein du Syndicat : « On fait un travail de dingue. Et l’on traite de la même façon toutes les structures. Je rappelle, à titre personnel, que je suis à la tête d’un label totalement indépendant (Tricatel), je ne travaille avec aucune major, ma présidence au Snep est bénévole, on fait très attention à aller plus loin que l’intérêt immédiat des uns ou des autres, on ne change pas les règles en fonction du bénéficiaire. »

B. Burgalat a aussi fait savoir que les règles de comptage seront bientôt revues pour plus de fluidité, afin d’éviter ce genre de retard, et empêcher les détournements de règles.

RM La Fleur Du-béton et Marcus Kasembe

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