Agressions sexuelles : la star de la rumba congolaise Koffi Olomidé jugé lundi en appel

L’artiste ne s’était pas présenté à son procès en première instance ni, préalablement, à deux rendez-vous lors de l’instruction, provoquant l’émission d’un mandat d’arrêt

La star de la rumba congolaise Koffi Olomidé, 65 ans, doit être jugé lundi en appel à Versailles pour agressions sexuelles et séquestration de quatre de ses anciennes danseuses entre 2002 et 2006, des accusations qu’il conteste.

En première instance, le tribunal de Nanterre l’avait condamné en mars 2019 à deux ans de prison avec sursis pour « atteinte sexuelle » sur l’une de ces jeunes femmes, déclarée mineure au moment des faits. Le ministère public, qui avait requis sept ans d’emprisonnement ferme, avait fait appel de cette condamnation. Le chanteur star de la République démocratique du Congo (RDC) avait été relaxé des poursuites concernant trois des danseuses.

Koffi Olomidé, de son vrai nom Antoine Agbepa Mumba, ne s’était pas présenté à son procès en première instance ni, préalablement, à deux rendez-vous lors de l’instruction, provoquant l’émission d’un mandat d’arrêt. Me Emmanuel Marsigny n’a pas souhaité s’exprimer sur la présence ou non de son client à l’audience, prévue lundi à 14H00 devant la cour d’appel de Versailles. Le jugement sera mis en délibéré à une date ultérieure.

La salle de concert de La Défense Arena, près de Paris, a annoncé jeudi l’annulation du concert de Koffi Olomidé prévu le 27 novembre.

Le procès en première instance s’était tenu à huis clos, ce que n’ont pas demandé cette fois-ci les parties civiles. Ces dernières « comptent sur la présence de M. Olomidé » après une instruction dans laquelle il s’est « largement soustrait à la justice », a indiqué Me David Desgranges, qui défend trois des quatre danseuses.

Viols aggravés et séquestration
En 2007, une première danseuse porte plainte et décrit à la justice ses tournées avec Koffi Olomidé en France, qu’elle dit vivre enfermée près de Paris dans un pavillon surveillé par trois gardes sans possibilité de sortir ni de téléphoner. Les trois autres, qui déposent plainte en 2009 puis 2013, confirmeront ce récit, selon l’accusation.

Parfois, selon le récit des danseuses – dont une qui assure qu’elle était alors mineure – à la justice, elles étaient amenées dans une chambre d’hôtel ou dans un studio d’enregistrement pour que le chanteur les force à avoir une relation sexuelle. L’une d’entre-elles rapporte qu’elle subissait la scène deux fois par semaine. Une autre raconte qu’elle se laissait faire pour ne pas perdre son poste de danseuse. En juin 2006, elles s’échappent ensemble du pavillon francilien avec une corde de drap après avoir endormi les gardes à l’aide de somnifères, selon leur récit.

Initialement mis en examen pour viols aggravés et séquestration en 2012, Koffi Olomidé voit finalement la juge d’instruction le renvoyer en 2018 devant le tribunal correctionnel pour « atteinte sexuelle avec violence, contrainte, menace ou surprise par personne ayant autorité » – ou agressions sexuelles – et séquestration. Il est également jugé pour aide illégale à l’entrée et au séjour des danseuses, venues de la RDC.

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